Le Reverse Factoring - Optim'Tréso

Le « REVERSE FACTORING » , un mode  de financement méconnu

L’affacturage classique est une technique de financement du poste clients largement utilisée par de nombreuses entreprises françaises.
L’entreprise cède sa créance client à un organisme financier, appelé FACTOR, qui lui avance en général 90% de la somme sous 48h. Les 10% restants seront payés, sous déduction de la commission du factor, après règlement par le client final.

Comme son nom l’indique, le « REVERSE FACTORING » fonctionne « à l’envers » , à savoir que c’est le client – acheteur, en général un grand groupe, qui va demander au FACTOR de payer par anticipation ses fournisseurs stratégiques.
Le grand groupe va ainsi faire bénéficier ses fournisseurs de sa puissance financière, donc de taux de financement bien plus attractifs.
Le FACTOR règle la facture du fournisseur par anticipation, bien avant la date d’échéance, puis se fait rembourser par le client – grand compte à la date d’échéance convenue.

Historique  du reverse factoring:

Le « REVERSE FACTORING » est né dans les années 80 dans l’industrie automobile, notamment chez FIAT. Par ce mécanisme, les constructeurs automobiles ont ainsi sécurisé leurs approvisionnements, tout en obtenant des conditions tarifaires attractives de leurs sous-traitants, en l’échange d’une sécurisation de leur trésorerie et de leur fidélité .
Il a ensuite été utilisé par les  grands groupes de distribution, qui avaient besoin de cash immédiat pour financer leurs investissements par du BFR négatif, mais qui ne pouvaient pas se permettre de compromettre la sécurité de leurs approvisionnements, en  pénalisant la trésorerie de leurs fournisseurs stratégiques.
Plus proche de nous, les promoteurs espagnols, dont tout le monde connait la frénésie de construction au cours des années 90, ont très vite compris le profit qu’ils pouvaient tirer du « CONFORMING » (version locale du « REVERSE FACTORING ») qui leur permettait d’étendre jusqu’à 180 jours les délais de paiement de leurs fournisseurs, mais sans les pénaliser, puisque la banque les payait sous un délai très court.

Les avantages du « REVERSE FACTORING » pour le fournisseur :

•    En échange d’un escompte modique, il est payé très rapidement. – sous 48h après « bon à payer » du donneur d’ordre.
•    Ce paiement rapide diminue l’encours client, donc réduit le besoin de financement à court terme (BFR) et améliore mécaniquement la trésorerie.
•    Le paiement est sécurisé et sans recours, ce qui signifie qu’en cas de litige, le factor ne pourra jamais se retourner contre le fournisseur PME, mais seulement contre le donneur d’ordre grand compte.
•    en raison d’un risque moindre pour le factor, étant donné que c’est le client qui s’engage à payer le factor à l’échéance, le taux de financement est plus attractif.
•    J’ai gardé le meilleur avantage pour la fin :  Le reverse factoring est une source de financement complémentaire pour l’entreprise. Il vient s’ajouter aux lignes de crédit traditionnelles dont bénéficie l’entreprise, puisque c’est la banque du client qui accorde le crédit au fournisseur !!

Avantages pour le donneur d’ordre :

•    Le donneur d’ordre, en général un grand compte, pérennise sa relation avec ses fournisseurs stratégiques, qui peuvent être des PME. En leur offrant un financement à des conditions ultra compétitives, pour les aider à faire face à d’éventuelles difficultés de trésorerie, il garantit ainsi sa chaine d’approvisionnement.
•    En contrepartie de cet avantage non négligeable dans la négociation, il obtient de meilleurs conditions d’achat et bâtit une relation plus durable avec ses fournisseurs.
•    Cerise sur le gâteau, la dématérialisation complète du flux de factures sur la plate-forme informatique du factor permet au donneur d’ordre de réaliser de substantielles économies sur les coûts administratifs de traitement des factures fournisseurs.

Le REVERSE FACTORING : Pour Qui ?

Coté vendeur :  les PME qui vendent leurs produits, mais aussi leurs services, aux grands groupes industriels ou de la grande distribution, et même maintenant EDF, ont tout intérêt à bénéficier du reverse factoring.
Malheureusement, le reverse factoring ne fonctionne pas avec les organismes publics, Etat et collectivités locales, car la longueur de leurs procédures de validation des factures réduit à néant les avantages du délai rapide de paiement des factures aux fournisseurs.

Coté acheteur, le reverse factoring a longtemps été réservé aux grands groupes car il fallait un minimum de 30 millions d’en cours de factures pour le mettre en œuvre.
Depuis environ un an, l’apparition de plateformes « d’INVOICE TRADING » multi-entreprises met en relation des ETI et des grosses PME clientes, avec des financiers alternatifs et des investisseurs (sur le principe du crowd-funding) , pour  rendre le REVERSE FACTORING accessible aux entreprises pour lesquelles le financement bancaire traditionnel est difficile à obtenir.

La solution adaptée à chacun existe et mérite d’être intégrée dans une réflexion globale sur les modes de financement et sur les moyens de gérer au mieux son BFR. La mise en place du REVERSE FACTORING n’est pas forcément évidente, mais elle peut venir répondre aux problématiques de financement que les PME et ETI subissent en ces temps agités, et contribuer au financement de certaines filières en difficulté.

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